Président et prédicateur : Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris
Suite à l’incendie de Notre-Dame, la messe de Pâques du diocèse de Paris, qui a habituellement lieu dans la cathédrale de Paris, sera célébrée en l’église Saint-Eustache. 2000 personnes sont attendues pour cette célébration exceptionnelle, animée par les maîtrises de Notre-Dame de Paris et de Saint-Eustache.
1h10 : Bénédiction Urbi et Orbi
Prononcée par le Pape François, place Saint-Pierre de Rome depuis le Vatican.
à partir de 1h25 : Magazine en direct « Une cathédrale à reconstruire ? »
Cette émission en direct du forum des Halles, devant l’église Saint-Eustache, interrogera le rapport des français à Notre-Dame et sa reconstruction future.
Pour ce plateau exceptionnel, David Milliat recevra deux invités spéciaux :
– Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris
– Marie-Amélie Tek, architecte et ingénieure du patrimoine
En ce jour de Pâques, ils reviendront sur le terrible incendie qui a ravagé la cathédrale et la grande mobilisation, nationale et internationale, qui s’en est suivie.
La trame de ce qui est dit a été repris dans l'article suivant:
Le Figaro du 25 avril 2019 Société
L’argent des pierres est-il l’argent des pauvres ?
« LE
MILLIARD de Notre-Dame », le « milliard des curés »… Ainsi
présenté, il y aurait effectivement quelque chose de choquant au pays rassurant
de la générosité. À la suite de l’incendie dramatique de Notre-Dame de Paris,
l’Église catholique bénéficierait d’une aubaine inouïe et paradoxalement
insupportable dans le contexte social actuel. L’argent des pierres serait
l’argent des pauvres…
Les braises
fumaient encore la semaine dernière que ce débat brûlant monta en flèche. Il
hésitait entre une franche admiration face à l’élan reconstructeur et… une
sourde indignation face aux courbes de dons qui montaient au ciel, presque
insolentes. La morsure rouge du feu et la cendre noire se muaient en pluie
d’étoiles consolatrices tombant mystérieusement sur les voûtes gothiques
déchiquetées. Une manne au désert…
Le premier à tirer la sonnette d’alarme pour déminer l’incendie éthique qui
couvait fut le vicaire général du diocèse de Paris. Boxeur à ses heures,
Mgr Benoist de Sinety lançait un uppercut dans La Vie :
« Le milliard ne va pas dans la poche des curés ! Mais il ne faut pas
nier le malaise devant tout cet argent. Je crois que la générosité déployée
pour la reconstruction de la cathédrale est une épreuve supérieure à son
incendie. Peut-on rebâtir Notre-Dame sans penser aux pauvres ? Nous ne
pouvons pas reconstruire un édifice à la gloire de Dieu en ignorant la misère
des pauvres ! Ceux qui donnent pour reconstruire une église doivent aussi
donner pour ceux qui n’ont rien. »
Œuvres sociales
Il ajoutait
trois notes importantes : d’abord « une œuvre hospitalière dite “hôtel-Dieu”
était toujours construite à côté de la cathédrale. Il faut établir d’autres
hôtels-Dieu d’un type nouveau pour soulager les misères de notre temps. »
Ensuite, le souci des « innombrables petites églises en France qui
dépérissent faute de moyens ». Enfin le remerciement aux donateurs :
« Quand on est doté d’une telle puissance financière, on a un devoir
proportionnel à faire le bien. Aujourd’hui, plus personne ne parle à ceux qui
possèdent les richesses, sinon en les insultant ou en les louant. Accueillons
donc leur générosité. »
Interrogé en
direct, dimanche de Pâques, sur le même thème par « Le Jour du
Seigneur » sur France 2, l’archevêque de Paris, Mgr Michel
Aupetit, a eu du mal à contenir une sainte colère. Dans la ligne de son
collaborateur, il a décoché : « Je trouve dramatique que l’on ne
pense aux pauvres que dans les moments d’émotions ! Vous savez, les
pauvres, on s’en occupe toute l’année ! » Et de décliner les œuvres
sociales financés par la Fondation Notre-Dame, des logements et un accueil
hivernal pour les SDF notamment. Ponctuant : « Il n’y a pas
d’opposition. D’autant que les pauvres savent qu’ils sont chez eux, dans les
églises, ils les aiment ! Il y a peu d’endroits où ils peuvent entrer, ils
ne vont pas ailleurs. Ils ne vont pas dans les studios de télévision ! Ils
savent qu’ils peuvent entrer dans les églises, s’y chauffer, y être accueillis
et pas mis dehors. L’Église, c’est la maison des pauvres. »
L’argent des pierres n’est pas donc l’argent des pauvres. Les deux vont de
pair. Sans oublier ce paradoxe : l’histoire des sociétés humaines montre
que le « luxe », avant d’orner les puissants, a toujours été destiné
au sacré, aux dieux, à Dieu.
Jean-Marie Guénois
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