publié le 19 mars 2020, 01:43 par Pierre Roland-Gosselin
Notre pays, avec de nombreux autres, traverse une grande épreuve.
Le chef de l’Etat nous appelle à laisser de côté nos divisions et à vivre ce
temps dans la fraternité. C’est pourquoi nous avons voulu que ce message
destiné en premier lieu aux catholiques s’adresse aussi à tous nos concitoyens
sans distinction.
Nous le faisons dans un esprit d’humilité, mais avec la certitude
que la Foi chrétienne a une mission spécifique dans ce monde et qu’elle ne doit
pas se dérober. Nous pensons enfin à tous ceux et celles qui partagent avec
nous la Foi en Dieu et la conviction qu’Il accompagne notre vie. Nous pensons
enfin à tous ceux et celles qui ne croient pas mais souhaitent que la
solidarité et l’esprit de service s’accroissent entre les hommes.
A tous, nous disons notre désir que notre communauté nationale sorte
grandie de cette épreuve. Depuis bien des années déjà, notre humanité a l’intuition
qu’elle doit changer radicalement sa manière de vivre. La crise écologique nous
le rappelle sans cesse, mais la détermination a fait largement défaut jusqu’ici
pour prendre ensemble les décisions qui s’imposent et pour s’y tenir. Osons le
dire l’égoïsme, l’individualisme, la recherche du profit, les consumérismes
outranciers mettent à mal notre solidarité. Nous avons le droit d’espérer que
ce que nous vivons en ce moment convaincra le plus grand nombre, qu’il ne faut
plus différer les changements qui s’imposent. Alors ce drame porteur d’angoisse
n’aura pas été traversé en vain. |
Le mercredi
25 mars à 19h30. Un peu partout en France les cloches de toutes les églises
sonneront pendant 10 minutes, non pour appeler les fidèles à s’y rendre mais
pour manifester notre fraternité et notre espoir commun.
Elles sonneront comme elles ont sonné aux grandes heures de notre histoire,
la Libération par exemple. En réponse à ce signe d’espoir, nous invitons tous
ceux qui le voudront à allumer des bougies à leur fenêtre. Ce geste qui est de
tradition dans la ville de Lyon, est un signe d’espérance qui transcende les
convictions particulières: celui de la lumière qui brille dans les ténèbres. |
Ce qui suit s’adresse maintenant aux Catholiques.
Mercredi 25 mars, nous fêterons l’Annonciation
du Seigneur. Elle eut lieu à Nazareth, chez une jeune fille, Marie. Dans sa
maison, le Ciel rencontre la terre ; dans sa maison, le salut du monde est
conçu ; dans sa maison, une joie nouvelle apparaît, la joie de l’Évangile, une
joie pour le monde : « Car rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1,
37).
Cette année, sans l’avoir voulu, nous
fêterons l’Annonciation, confinés, dans nos maisons ! Pouvons-nous célébrer
cette fête plus en vérité, plus intensément, plus en communion ?
Quand les cloches sonneront, le 25 mars, à 19
h 30, que chaque disciple de Jésus, dans sa maison, ouvre sa Bible et lise,
seul ou en famille, le récit de l’Annonciation, dans l’Évangile selon saint
Luc, chapitre 1, versets 26 à 38.
« En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu
dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée
en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la
jeune fille était Marie.
L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue,
Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se
demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as
trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ;
tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du
Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il
régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »
Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque
je ne connais pas d’homme ? »
L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la
puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va
naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu.
Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a
conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait
la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. »
Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout
m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta.
Et qu’au même moment chaque maison allume une
ou plusieurs bougies, à sa fenêtre, pour dire son espérance et conforter celle
de ses voisins. |
Nous prierons en communion par l’intercession
de la Bienheureuse Vierge Marie en nous unissant au chapelet récité, à Lourdes,
chaque jour à 15 h 30. 1ère
dizaine.
Nous
demanderons à Marie de nous protéger et de nous aider à mieux accueillir Jésus
dans nos maisons, dans nos cœurs, dans nos vies comme elle l’a fait elle-même
pour nous : « Que tout m’advienne selon ta parole » (Lc 1, 38).
2ème
dizaine.
Nous confierons à Marie qui devient Mère du
Sauveur et qui deviendra notre Mère, nos frères et sœurs malades, nos frères et
sœurs soignants, notre communauté humaine éprouvée. Nous lui dirons que nous
voulons les aimer comme nous aimons Jésus, « le fruit béni de ses entrailles » (cf. Lc 1, 42), Lui qui a pris sur lui nos
souffrances et nos péchés.
3ème
dizaine
Nous pourrons aussi confier nos craintes et
nos doutes à celle qui fut toute bouleversée et s’interrogea : « Comment cela va-t-il se faire ? » (Lc 1,
34). La peur d’une vie remise à Dieu, différente de celle dont nous rêvons,
rejoint la peur de la mort. Marie la connaît de l’intérieur et nous pouvons lui
dire sans cesse : « Priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de
notre mort », comme
l’Église nous l’a appris.
4ème
dizaine.
Enfin, poussés par l’Esprit, nous pourrons
dire à Jésus : « Guéris-nous ! » Nous ne savons pas quelle sera la réponse sinon que, dans quelques
jours, nous fêterons la passion, la mort et la résurrection de Jésus, le premier-né
d’une multitude de frères qu’il fait entrer dans la vie de Dieu
5ème
dizaine.
Enfin nous prierons pour nos familles, nos
malades, les familles qui sont dans la peine.
Nous prierons pour ceux qui doutent, pour ceux
qui n’ont pas eu la chance de connaître Jésus, pour ceux qui sciemment vous ont
rejeté.
Nous prierons pour François, nos évêques, les
prêtres, les séminaristes et les vocations sacerdotales et religieuses.. Ouvrir sa fenêtre, allumer une bougie est un
geste de communion que nous voulons offrir à toute la nation pour qu’elle rende
hommage aux défunts, victimes du Covid19, et aussi à ceux qui donnent de
l’espoir, soignants, autorités mais aussi famille, amis, voisins.
C’est pourquoi nous vous demandons de relayer
ce message très largement autour de vous, par tous les moyens autorisés à votre
disposition !
LES ÉVÊQUES DE FRANCE |
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